Accompagner des jeunes talents en RD Congo |

Accompagner des jeunes talents en RD Congo

Avec le soutien de la Fondation Roi Baudouin, l’incubateur congolais I&F Entrepreneuriat a facilité le développement de centaines d’entreprises et la création d’emplois au cours des dix dernières années. Le travail d’I&F bénéficie maintenant d’une reconnaissance nationale et internationale.

Axer la philanthropie sur le soutien aux entreprises locales, pour qu’elles puissent contribuer à la société de manière durable, est l’une des missions essentielles de la Fondation Roi Baudouin. Le soutien de la Fondation à une organisation ‘incubatrice’, qui aide surtout des jeunes en RD Congo à créer leurs propres entreprises, prouve que le travail à long terme est payant. La Fondation soutient I&F Entrepreneuriat depuis 2012 à travers le Fonds Marie-Antoinette Carlier, pour un montant total de plus de 570.000 euros. Au départ modeste organisation locale, l’association congolaise bénéficie à présent d’une reconnaissance nationale et internationale.

Fondée en 2007 par Val Masamba, I&F ‘couve’ aujourd’hui plus de 1.000 entreprises, dont 40% sont gérées par des femmes. Après un soutien et un encadrement initiaux, les meilleurs projets sont sélectionnés pour passer en phase d’incubation, où ils passent du stade de l’idée à celui de l’entreprise. Certains entrent alors dans une zone industrielle spécialement créée à Mbanza-Ngungu, entre la capitale Kinshasa et Matadi, le principal port du pays. Ils ont ainsi accès au terrain et aux installations partagées pour faire évoluer leur start-up.

Depuis 2020, un consortium composé de I&F, Deloitte et Kivu Entrepreneurs, un autre incubateur de start-ups, soutient un programme du gouvernement congolais de promotion d’initiatives économiques, connu sous le nom de PADMPME. I&F est le coordinateur opérationnel du consortium pour ce programme, qui bénéficie d’un financement de 100 millions de dollars de la Banque mondiale. C’est aussi au travers du PADMPME qu’I&F collabore avec les consultants KPMG et ESP (Côte-d’Ivoire) pour créer des petites zones industrielles dans quatre villes, sur le modèle de Mbanza-Ngungu.

Soulignant qu’il est avant tout un coach, le CEO Val Masamba affirme que la clé du succès consiste à écouter les jeunes, dès le début de leur projet : “Créer une entreprise, c’est une aventure dans laquelle on se lance avec les gens qui nous entourent,” dit-il. “Très vite, les jeunes entrepreneurs doivent être mis face à des choix. Qui garder et qui laisser partir ? De quelle formation ont-ils besoin ? Que faut-il sacrifier en premier lieu ? En fin de compte, un coach est un ami.”

PLUS FORT AVEC LE SOUTIEN D’I&F

  • Une start-up née de l’interdiction du plastique

Lorsque le gouvernement congolais a interdit la production d’emballages traditionnels en plastique, Yedidia Mbengalikita a réalisé qu’il n’existait aucune alternative locale. Il est aujourd’hui directeur d’Ishango, une entreprise qui fabrique des emballages biodégradables à Kinshasa et emploie un douzaine de jeunes travailleurs.

“J’ai rapidement compris qu’il fallait créer une entreprise qui produirait des emballages conformes aux normes environnementales du gouvernement. J’ai créé mon entreprise il y a trois ans, dans ma chambre, sous la supervision d’I&F. Je n’avais aucune idée de la manière de rédiger un business plan,” dit-il. C’est aussi grâce à l’incubateur qu’Ishango fait partie d’un réseau d’entrepreneurs, dont les partenaires représentent 30% des 10.000 dollars de chiffre d’affaires de la société.

  • Un hobby devenu une entreprise alimentaire

L’évolution de Sivi Malukisa Diawete, passée d’entrepreneuse amateure à créatrice d’entreprise vendant des produits alimentaires 100% congolais, témoigne de l’engagement d’I&F. Elle a commencé en 2013 par faire des confitures maison, du beurre de cacahuète, des sauces et du miel chez elle, tout en continuant à travailler en tant que responsable des ressources humaines chez DHL. Sa rencontre avec Val Masamba a changé les choses. I&F l’a accompagnée durant quatre ans.

“Val m’a vraiment convaincue. J’ai décidé de quitter mon emploi et je me suis lancée à temps plein dans l’entrepreneuriat,” dit Malukisa Diawete, aujourd’hui fondatrice et CEO de l’entreprise agro-industrielle Manitech Congo.

  • De la rivière à la route

EMAVAS, l’entreprise de Luc Maboti, extrait du sable du fleuve Congo et le livre aux chantiers de la ville portuaire de Matadi pour la construction de routes, d’écoles et d’hôpitaux. Le soutien d’I&F lui a permis de créer une structure commerciale officielle et de doubler, de deux à quatre, le nombre de ses canoës motorisés. La production a aussi augmenté, passant de 40 à 120 tonnes de sable par jour.

“Grâce au soutien d’I&F, j’ai pu prendre le temps de planifier et de structurer véritablement l’entreprise”, dit Luc Maboti. Il a aussi bénéficié du programme PADMPME, comprenant un prêt de 50.000 dollars pour l’aider à acheter un véhicule pour ses livraisons à ses clients.

  • Industrialiser la production de café

I&F aide la productrice de café Tisya Mukuna à se développer en industrialisant sa production. Fondatrice de la marque La Kinoise, elle cultive du café sur une plantation de 20 hectares au sud de Kinshasa, où une grande partie du travail se fait encore à la main. Contrairement à la plupart des producteurs de café congolais, l’entreprise de Tisya Mukuna transforme également le café en produits finis pour les consommateurs locaux. Avec un soutien du programme PADMPME, elle prévoit d’augmenter la production de 200 paquets de café par jour à 40 paquets par minute. Elle tend ainsi devenir la plus grande productrice de café du pays.

Et elle a encore des projets pour l’avenir : une machine à récolter et un mélange ‘mochaccino’ local utilisant du café et du chocolat cultivés par La Kinoise.

Lire le reportage Accompagnement dans l’entrepreneuriat : 14 ans après, une référence internationale

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